Partage d’histoire de deuil, par Celeste

Partage d’histoire de deuil, par Celeste

Celeste a accepté de répondre à nos questions sur son histoire de deuil, et nous l’en remercions grandement! Son histoire est touchante. Partage-nous la tienne en nous écrivant en MP sur notre compte Instagram @ressort.eu.

Place au partage d’histoire de deuil de Celeste!

1. Quel deuil vis-tu aujourd’hui et comment te sens-tu en cette fin d’année 2024?

Mon papa est décédé le 13 septembre 2023. J’ai accompagné mon papa pendant sa maladie et à sa fin de vie, je dis toujours qu’il ne méritait pas cela car c’est un gentil, courageux… C’était  très difficile d’abord pour papa, même s’il ne disait quasiment rien. Puis il avait perdu sa voix et pour moi ca a été très difficile, car on est fusionnel. C’est un manque, un vide, une tristesse dans ma vie actuelle, une partie de moi s est envolée avec papa.

En ce qui concerne les fêtes de fin d’année 2024, ça sera les deuxièmes fêtes de fin d’année sans mon papa. J’appréhende ces personnes qui vont me demander : « que fais-tu pour les fêtes ? », ces magasins décorés, voir nos plats qu’on mangeait en fin d’année (huîtres, etc…).

Histoire de deuil de Celeste

L’année passée je ne sortais pas beaucoup vu que j étais en certificat.

Je me dis aussi qu’on s éloigne de papa car encore une année est passée sans lui. En 2023 papa était encore là. Certaines personnes ne comprendront pas ce que je veux dire, dans le sens « encore une année complète sans mon papa physiquement ».

Comme j ai repris le travail en septembre, à mi-temps médical pour le moment, j’ai demandé congé en fin d’année, la dernière semaine. Si mes congés sont acceptés, je pars en Italie (région de Toscane et les Cinque Terre). Mon papa aime cette région, Pise, mon papa y est allé et dit que c’est beau et j ai eu envie d’aller où papa est allé. Les Cinque Terre papa n’est pas allé mais on en avait parlé et il disait que c’était beau aussi, il avait vu des reportages.

Ca tombera la semaine du réveillon de nouvel an et c’est un voyage en groupe. Par contre, pour la soirée du réveillon, je n’aurai pas envie d’aller fêter cette nouvelle année 2025. Encore une année sans mon papa. Je me souviens de nos trois bises avec papa, nos fêtes, lui téléphoner aussi le lendemain, etc, etc… À moins que je change d’avis le jour J mais ça m’étonnerait. Me dire encore une année complète sans mon papa ça m’éloigne de lui sans m’éloigner car il est toujours dans mon cœur, dans mes pensées. A parler de mon papa.

2. Quels sont les choses ou les souvenirs qui t’apportent le plus de réconfort en pensant à ton proche parti trop tôt?

Certains souvenirs sont encore douloureux, comme quand je vois le foot. Surtout cet euro 2024 sans mon papa, on regardait les matchs ensemble, les commentaires de papa…

Par contre certaines réflexions de mon papa me font sourire.

Les souvenirs de notre beau voyage à Venise. D’ailleurs quand je vois Venise à la télé, je repense direct à ce beau voyage, nos restaurants, notre café vers 15h avec un morceau de tarte, biscuit, quand je lui apportais ses cadeaux.

Histoire de deuil de Celeste

Il est toujours content, souriant, il y a tellement de beaux souvenirs. Ses anecdotes avec ses petites phrases, son humour. J’ai mis aussi en place des rituels par exemple : allumer une bougie près de sa photo, lui parler… Ces rituels me font du bien. Quand j’ai des signes de mon papa cela me fait du bien aussi. Encore aujourd’hui il y avait une plume blanche devant mon garage…

3. Y-a-t-il des personnes, des activités ou des pratiques qui t’ont particulièrement aidé à traverser cette période?

Au niveau de personnes, deux cousines qui ont été et sont toujours présentes.

Aussi un oncle, une tante et une amie au début, ensuite, après quelques mois, plus rien, comme si tout était devenu normal. Mais non, plus rien ne sera comme avant.

Par contre j’ai fait un tri des gens qui m’ont fortement déçus…

Je suis aidée psychologiquement et je me sens bien avec elle, elle ne me brusque pas. Mon médecin traitant m’a aidé aussi, je vais aussi chez une kinésiologue et elle me donne aussi des fleurs de Bach en fonction de mes émotions.

La méditation m’aide aussi mais je l’ai commencé seulement en juin 2024. Ecrire mes ressentis, tenir son journal intime me font du bien.

4. Y-a-t-il des moments particuliers où tu sens encore la présence ou l’influence de la personne dans ta vie quotidienne?

Oui, presque tous les jours ou quand j ai besoin. Je me dis papa ferait comme cela ou dirait comme cela. Quand quelque chose m’énerve, des personnes, je sais que mon papa dirait sa phrase : « On s’en fout ! », donc je me dis ça.

Papa me donne sa force car ça été un homme courageux dans sa vie. Son accident de travail : papa a perdu un bras à l’âge de 24 ans, à la mine, quand les italiens de l’époque sont venus travailler en Belgique. Il ne s’est jamais laissé aller : à toujours travailler, jardiner, nettoyer, souder, etc, etc…

Je me dis « prends exemple sur ton papa ».

Je reçois aussi des signes de mon papa cela me fait du bien, je rêve de papa, et je le remercie à chaque fois.

5. Comment la perte que tu as vécue a-t-elle influencé ta vision de la vie ou de tes relations?

Ma vision de la vie a changé, dans le sens de la consommation. Si je ne sais pas m’acheter telle chose, je m’en fous. Je dis toujours : « le trésor c est la santé ».

J’ai bien vu la fin de maladie de papa et tous ces gens hospitalisés, râler pour un rien… Je ne comprends pas ces gens. Cela m’arrive encore de râler pour un rien mais tout de suite je me reprends et me dis « he fille, arrête il y a pire ».

Le fait de m’acheter un petit bouquet de fleurs, une plante me fait du bien. J’apprécie un bon petit café.

Dans le cadre de mon travail je suis à mi-temps médical pour le moment et par la suite j’aimerais prendre un 4/5ème. Je verrai si c’est accordé ou pas. Je sais que je gagnerai moins mais comme dit au dessus : si je ne sais pas m’acheter cela « bah tampis, au lieu d’avoir 3 pulls ça sera deux ». Ou ne partir en vacances que tous les deux ans. Ce sont des exemples…

Quand une personne se plaint d’un mal de tête, mal au genou, oui je peux comprendre ça fait mal… Mais j’ai envie de dire « he prends un cachet »… Après je ne parle pas de maladie chronique car ça je sais que c’est invalidant, mais il y a: se plaindre pour se plaindre et ça je ne le supporte plus…

Dans les relations aussi il y a eu un tri, car j ai vu ceux qui ont été là pour papa et pour moi… Il faudrait dans ce monde un peu plus de bienveillance, d’empathie et moins d’égoïsme ça serait mieux…

Merci beaucoup Celeste pour ce témoignage

L’histoire de deuil de Celeste t’a touché?

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