Partage d’histoire de deuils multiples, par Adeline

Partage d’histoire de deuils multiples, par Adeline

Adeline a accepté de répondre à nos questions en nous partageant son témoignage de deuils multiples, et nous l’en remercions grandement! Son histoire est encourageante. Partage-nous la tienne en nous écrivant en MP sur notre compte Instagram @ressort.eu.

Place au témoignage de deuils multiples d’Adeline!

1. Quel deuil vis-tu aujourd’hui et comment te sens-tu en cette fin d’année 2024?

C’est un « quadruple » deuil. Il a commencé par le décès de mon beau-père (le père de mon mari) fin janvier 2022 d’un cancer du pancréas. Pile 5 semaines plus tard, début mars, c’est mon Papa qui nous a quitté. Il avait une maladie dégénérative et elle l’a emporté durant son sommeil. Entre les 2, l’annonce du cancer de mon mari.

Mon mari est parti en avril 2023 d’un cancer colorectal, 10 jours après son 47ème anniversaire et après avoir passé 3 mois à l’hôpital. Il a pu rentrer les 15 derniers jours à la maison, profiter de nous (nos 3 enfants avaient 17, 14 et 7 ans et moi 43 ans).

En juin 2023, c’est ma grand-mère qui est décédée.

Quand mon père est parti et au décès de mon mari, je me suis demandé pourquoi ce n’était pas elle qui était partie en premier. Je n’aurais pas profité beaucoup plus de mes piliers.

Comment je me sens, je dirais bien dans l’ensemble. Il y a des moments plus compliqués que d’autres mais on avance pour eux. Comme je dis par rapport à mon mari « Sa vie s’est arrêtée, pas les nôtres ».

2. Quels sont les choses ou les souvenirs qui t’apportent le plus de réconfort en pensant à ton proche parti trop tôt?

Le fait que mon mari ne souffre plus et que de là où il est, il peut désormais profiter de manger et boire tout ce qu’il lui plaît. Il y a retrouvé son père, le mien et qu’avec eux il peut boire de bonnes bouteilles et de bons cafés.

Que ma grand-mère les ait rejoint en n’arrivant pas les mains vides, un gâteau Mehdi sous le bras et une bouteille de coca périmée. Elle faisait un gâteau genre génoise, fourré à la confiture de fraise, nappé de chocolat. Mon mari l’appréciait et c’est devenu le gâteau Mehdi et elle ne le faisait que pour lui. Et une fois elle nous a donné du coca périmé qu’elle avait retrouvé. Et il a retrouvé notre chienne, elle a dû lui faire une sacrée fête !

3. Y-a-t-il des personnes, des activités ou des pratiques qui t’ont particulièrement aidé à traverser cette période?

Savoir que malheureusement ma mère et ma belle-mère se retrouvent dans la même situation (perte du mari) aide un peu. Même si nous n’avons pas le même quotidien. Elles sont à la retraite, n’ont plus d’enfants à charge alors que je travaille à temps plein et les enfants à gérer.

Mes frères sont présents, si j’ai besoin je sais qu’ils sont là.

Quelques amis sont restés présents, mais beaucoup se sont éloignés alors que justement, nous avons besoin de ce soutien. Ils ont perdu un ami mais nous restons là et avons besoin de continuer à avoir les repères qu’ils nous restent.

Les enfants. Mon mari est décédé un mercredi, le lendemain, le jeudi notre dernière avait une sortie à Paris. Elle a voulu y aller, la maitresse était prévenue. La vie continuait, différemment mais elle reste belle.

Et aussi: V comme Vie sur Instagram, vous : RESSORT! bien sûr, et un groupe de jeunes veuves sur Facebook. Ça réconforte de ne pas se savoir seule.

4. Y-a-t-il des moments particuliers où tu sens encore la présence ou l’influence de la personne dans ta vie quotidienne?

Je lui parle par moment, comme hier quand j’ai rangé le frigo et que je l’imaginais très bien râler parce que quand je range le frigo, il n’y a plus rien dedans. Le plus drôle, les 2 grands ont râlés comme leur père.

De plus, mon mari n’aimait pas le fromage de chèvre mais il aimait bien les chèvres 😉

histoire de deuils multiples d'Adeline

Pour la petite histoire, il n’aimait tellement pas ça que nous n’avions quasi pas le droit d’en manger. Depuis son départ, nous nous sommes sacrément rattrapés. Quand il etait malade, pour être sûr qu’il l’était bien, il pouvait en manger pour voir s’il avait encore du goût. Parfois ça marchait 😉

Enfin, il y avait des chansons qu’il aimait bien, les chansons de son enterrement. Des petits riens et les enfants encore qui restent sa continuité. Notre fils (15 ans) est parti en mécanique comme son père au même âge, notre fille ainée, a hérité des gênes physiques de son père.

5. Comment la perte que tu as vécue a-t-elle influencé ta vision de la vie ou de tes relations?

Une collègue m’a dit l’autre jour que je méritais d’être heureuse. Je le suis, pas de la même façon mais je reste quelqu’un d’optimiste, de joyeuse.

J’ai des moments où je craque mais ils sont quand même moins fréquents que nos moments de rire, de vie. Je sais qu’il est au-delà de l’arc-en-ciel et qu’il est fier de nous de continuer ce qu’il n’a pas pu faire de son vivant (comme clôturer le terrain, faire le jardin…)

Je sais maintenant malheureusement sur qui je peux compter, qui restera malgré tout. Son décès a fait du tri.

J’accueille la vie comme elle vient, j’essaye de moins me prendre la tête, même si je n’y arrive pas toujours.

Merci beaucoup Adeline pour ce témoignage

Le témoignage de deuils multiples d’Adeline t’encourages?

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