Partage d’histoire de deuil, par Isabelle

Partage d’histoire de deuil, par Isabelle

Isabelle a accepté de partager avec nous son histoire de deuil, et nous l’en remercions grandement! Son histoire est émouvante. Partage-nous la tienne en nous écrivant en MP sur notre compte Instagram @ressort.eu.

Place au partage d’histoire de deuil d’Isabelle!

1. Quel deuil vis-tu aujourd’hui et comment te sentais-tu en fin d’année 2024, et en ce début d’année 2025?

Mon mari, Vincent, est décédé d’un arrêt cardiaque le 6 juin 2022. Il était avec des amis pour un enterrement de vie de garçon, en Ardèche, en plein paint ball. 

Je n’étais pas avec lui, mais je sais que la seconde d’avant de tomber il était heureux, entouré de ses amis, à faire un truc qu’il aimait. Et je sais aussi que tout a été fait pour le réanimer et essayer de le ramener en vie.

La fin d’année 2024

J’ai vécu un épisode de déni en fin d’année 2024. J’ai eu l’habitude de faire des « dénis conscients », à des moments où une émotion, un souvenir où le chagrin devenait trop lourd, difficile, et que je sentais que je ne pourrais pas bien le gérer.  Mais j’en ai toujours eu conscience. C’était une mise à distance, pour y revenir à un moment plus propice, ce que j’ai souvent fait lors de ma séance de psy. 

Là je n’ai rien vu… J’ai eu la sensation que je gérais parfaitement ce mois de décembre et les fêtes de fin d’année. 

Début 2025

Jusqu’au 2 janvier, où j’ai été emmenée aux urgences par les pompiers pour une importante crise de tétanie, à l’issue d’une randonnée en raquettes.

L’urgentiste que j’ai vu à été vraiment très à l’écoute, et c’est elle qui m’a dit que j’avais été puiser dans mes derniers forces physiologiques, parce que les autres devaient être aussi à bout, et que mon corps et ma tête me lançaient un SOS!

Alors j’essaye d’accepter que, ces 3e Noel et nouvel an sans lui étaient plus difficiles que les 2e. Que l’hiver, qui est sa saison préférée, me déstabilise sans doute plus émotionnellement. Que je ne suis pas encore dans la phase où je pensais que je serais à ce moment du chemin. Mais que ce n’est pas grave, que ce n’est pas un « échec », ni un retour en arrière du processus de deuil. Une étape particulière sans doute, qui me demande un peu plus de temps que je ne pensais. 

2. Quelles sont les choses ou les souvenirs qui t’apportent le plus de réconfort en pensant à ton proche parti trop tôt?

J’ai besoin de photos : il y en partout chez moi, j’ai besoin de le voir, de m’attarder sur l’une d’elle, de revivre la journée où elle a été prise, de me souvenir de plus de choses possibles. 

Partage d'histoire de deuil d'Isabelle

Et ce qui m’apaise c’est d’aller marcher en montagne, là on habitait à son décès. Je retrouve les paysages qu’il aime, qu’il connaît et dans lesquels j’ai l’impression qu’il a laissé une trace. 

3. Y a-t-il des personnes, des activités ou des pratiques qui t’ont particulièrement aidé à traverser cette période ?

J’ai l’immense chance d’être particulièrement entourée (famille, amis, collègues). Et je remercie Vincent d’avoir fait de ce réseau, un soutien infaillible. 

Mais j’ai aussi besoin de moment seule, en tête à tête avec lui, et notamment en montagne. 

Partage d'histoire de deuil d'Isabelle

4. Y a-t-il des moments particuliers où tu sens encore la présence ou l’influence de la personne dans ta vie quotidienne ?

J’ai l’impression qu’il « infuse » en moi. Ma manière de penser les choses, les gens, les contrariétés, a tellement changé. Je ne suis plus en lutte permanente contre moi, j’essaye d’avoir sur moi, le regard qu’il avait lui. Il y a cette chanson de Clarika « je ne te dirais pas », qui parle bien mieux que je ne pourrais le faire, de ce que je garde de lui à tout jamais :

 » Parce que j’ai eu tant d’amour que si ça s’arrête  aujourd’hui

Moi j’en aurai encore pour le reste de ma vie

Parce que j’ai eu tant de bonheur que si ça s’arrête à jamais 

J’aurai d’quoi faire battre mon cœur jusqu’à ma mort et après »

5. Comment la perte que tu as vécue a-t-elle influencé ta vision de la vie ou de tes relations ?

Je dis souvent que je donnerai tout et plus encore pour avoir une baguette magique et faire qu’il soit toujours là. Mais avec un bémol : je voudrais rester celle que je suis aujourd’hui.

Le deuil m’a profondément transformée, de manière positive. Malgré l’immense chagrin, je ne râle plus, je suis heureuse de presque tout, je me réjouis des petites choses, j’ai plus d’attention aux autres.  Je suis vide de son absence, mais consciente d’être remplie de lui, et de tout ce qu’il a fait éclore chez moi. J’ai eu beaucoup de chance de croiser sa route, et que l’on s’aime autant

Merci beaucoup Isabelle pour ce partage

Le partage d’histoire de deuil d’Isabelle t’a ému?

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