Témoignage d’histoire de deuil par Mélanie
Mélanie a accepté de répondre à nos questions sur son témoignage d’histoire de deuil, et nous l’en remercions grandement! Son histoire est touchante. Partage-nous la tienne en nous écrivant en MP sur notre compte Instagram @ressort.eu.
Place au témoignage d’histoire de deuil de Mélanie.
1. Quel deuil vis-tu aujourd’hui et comment te sens-tu depuis fin 2024 et début 2025?
J’ai perdu mon mari d’un cancer colorectal le 21 juillet 2024 après 3 ans et demi de maladie.
Le début d’année a été compliqué parce que je m’étais un peu mis la pression sur cette fameuse date du 1er janvier pour un nouveau « démarrage », « un début d’une nouvelle vie » mais en soi être le 1er janvier ou le 31 décembre ne change rien…
Je me suis remise beaucoup en question, surtout niveau boulot. Puis en février, on a eu Notre anniversaire de rencontre. 20 ans. On est tellement fiers.
Le mois prochain, son anniversaire puis le mien en mai. Toutes ces premières fois font mal au cœur. J’ai très mal vécu le retour du printemps aussi (oui oui nous avons du soleil en Belgique).
Cette renaissance, là où la vie reprend, mais moi, celle où le temps s’est arrêté, celle sans Quentin…
2. Quels sont les choses ou les souvenirs qui t’apportent le plus de réconfort en pensant à ton proche parti trop tôt?
Dans la maladie, nous nous sommes connus sous d’autres facettes. Un amour pur, profond et sincère.
Le fait d’avoir arrêté de travailler pour m occuper de lui et surtout d’être restée à ses côtés durant 5 semaines en palliatif ont été un très beau cadeau. Ce lien si particulier m’apporte beaucoup de réconfort.
J’aime aussi regarder des photos de nous, de notre parcours, de notre maison, de nos vacances…
Sentir ses vêtements, son parfum et sentir son doux baiser sur mon front quand je ferme les yeux.
3. Y-a-t-il des personnes, des activités ou des pratiques qui t’ont particulièrement aidé à traverser cette période?
J’aime être dans ma bulle, à la maison avec notre chien Clochette mais j’ai une famille et des amis extraordinaires qui sont là quand j’en ai besoin.
J’ai aussi, mes rendez-vous tous les 15 jours avec une psychologue qui me suit depuis le début de la maladie.
Et depuis décembre, je participe à des groupes de parole.
Ce qui m’a fait le plus de bien c’est le livre de Christophe Fauré, vivre au jour le jour.
Quel bonheur de se sentir comprise.
4. Y-a-t-il des moments particuliers où tu sens encore la présence ou l’influence de la personne dans ta vie quotidienne?
Quentin est partout tout le temps avec moi, mais dans la voiture, j’ai toujours cette impression qu’il est à côté de moi endormi, le genou replié et sa tête posée sur sa veste. Nous avons fait énormément de routes pour nous rendre dans les différents hôpitaux et Quentin dormait toujours une grosse partie des trajets.
Et puis je le sens les jours où le chagrin l’emporte, où je me pose beaucoup de questions et où il est omniprésent dans ma tête, comme pour me rassurer.
Et aussi tous les soirs dans notre lit quand je lui dis que je l’aime, je l’entends me souhaiter une bonne nuit et me répondre qu’il m aime le plus : ) en fait.
C’est vraiment partout, tout le temps.
5. Comment la perte que tu as vécue a-t-elle influencé ta vision de la vie ou de tes relations?
Je me suis encore plus centrée sur l’essentiel. C’est à dire sur ce qui me rend réellement heureuse. La famille, les amis, j’écoute mes besoins et mes ressentis. Je fais ce que j’ai envie de faire, ce qui me semble bon pour moi.
J’essaye que Loulou soit fier de mes décisions, de mes choix…
Merci beaucoup Mélanie pour ce témoignage
L’histoire de deuil de Mélanie t’a touché?
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