Témoignage d’histoire de deuil par Stéphane

Témoignage d’histoire de deuil par Stéphane

Stéphane a accepté de répondre à nos questions sur son histoire de deuil, et nous l’en remercions grandement! Son témoignage est inspirant. Partage-nous la tienne en nous écrivant en MP sur notre compte Instagram @ressort.eu.

Place au partage d’histoire de deuil de Stéphane!

1. Quel deuil vis-tu aujourd’hui et comment te sens-tu en ce début d’année 2025 ?

J’ai perdu la mère de mes enfants en janvier 2016, elle avait 38 ans. Elle est décédée d’un cancer qui a duré 3 ans. Notre fille avait 7 ans et notre fils, 3 ans ½. Les débuts d’années sont toujours compliqués pour nous…

J’ai également quitté le job que j’exerçais depuis plus de 30 ans. C’est comme une forme de deuil à faire aussi !

2. Quelles sont les choses ou les souvenirs qui t’apportent le plus de réconfort en pensant à ton proche parti trop tôt ?

C’est de voir grandir nos enfants, dans la joie et la bonne humeur, souvent. Il y a bien sûr des moments plus difficiles parfois, mais ils sont très courageux et nous sommes très soudés.

Ils sont en pleine adolescence et ils sont adorables. Comme s’ils ne voulaient pas rajouter des problèmes à ceux qu’ils ont déjà traversés et à ceux que je suis en train de traverser à titre personnel et professionnel.

Témoignage d'histoire de deuil pat Stéphane

3. Y a-t-il des personnes, des activités ou des pratiques qui t’ont particulièrement aidé à traverser cette période ?

J’ai rencontré une femme un an après son décès et nous nous sommes installés ensemble, avec ses deux enfants un an après. Même si elle n’a jamais remplacé leur mère, elle est présente dans leur éducation.

La pratique régulière de la méditation. Ainsi que des retraites de quelques jours dans un Temple Bouddhiste pour me ressourcer, m’ont souvent aidé à passer les moments difficiles.

L’écriture aussi et surtout, m’a beaucoup aidé car j’écris des articles professionnels, mais aussi des essais et des romans.

Enfin et surtout : la sieste obligatoire tous les jours de 13h30 à 13h45! -) Trêve de plaisanterie. Moi qui me couche tard (parce que j’écris le soir quand tout le monde est couché) et qui me lève tôt pour m’occuper de les conduire, ça me permet de tenir le coup toute la journée.

4. Y a-t-il des moments particuliers où tu sens encore la présence ou l’influence de la personne dans ta vie quotidienne ?

Ce n’est pas dans la vie quotidienne, mais c’est dans les moments où il faut prendre des décisions concernant les enfants : sur l’orientation scolaire, sur le fait d’imposer ou d’arrêter un suivi psy à l’un des enfants, sur mes choix de vie…

A chaque fois je me demande ce qu’elle aurait fait, comment elle aurait vu les choses. C’est peut-être à ce moment-là que je peux sentir son influence, car je ne voudrais pas trahir ses choix pour nos enfants. Mais parfois, je déroge à ce que je pense qu’elle aurait voulu faire !

Parce que j’ai compris qu’on évolue avec le temps. Et que, même si elle avait des idées bien arrêtées sur certaines choses, je sais aussi qu’elle aurait pu évoluer et changer d’avis. Et puis parce que, à cet instant “T”, il me semble que c’est la meilleure chose à faire pour nos enfants…

5. Comment la perte que tu as vécue a-t-elle influencé ta vision de la vie ou de tes relations ?

J’ai tout de suite eu tendance à relativiser les petits tracas de la vie quotidienne et je suis devenu “philosophe”. Encore une fois, la méditation et la philosophie Bouddhiste, m’ont bien aidé à certains moments, mais….

Si j’ai reçu un peu d’aide des amis et de la famille après son décès, ça s’est rapidement terminé et je me suis retrouvé un peu tout seul. Et même lorsque j’ai rencontré celle qui partage ma vie maintenant, elle avait aussi ses enfants et une garde alternée compliquée, alors j’ai voulu tout prendre en charge tout seul pour éviter de déranger, pour montrer que je pouvais m’en sortir seul… et ce fut épuisant ! Le travail, les devoirs, les activités extra-scolaires, la vie de couple, s’occuper de mes parents âgés (tiens au fait, j’avais presque oublié mais j’ai perdu mon père qui est décédé en 2021 ! Il avait 80 ans, c’est un autre deuil vécu, même c’est plus dans la normalité à cet âge-là…), bref : j’étais sur tous les fronts, jusqu’à ce que je fasse un burn-out et que je sois arrêté pendant plusieurs mois !

Un changement de vie

L’idée s’est imposée à moi que je m’étais épuisé physiquement et émotionnellement et que je ne pouvais plus consacrer autant de temps à mon travail qui était très prenant, et que je devais me recentrer et me consacrer davantage à mes enfants alors qu’ils entraient dans l’adolescence, sans oublier mon couple non-plus…

J’ai donc quitté l’administration et j’ai d’abord lancé une petite société d’accompagnement à la gestion des ressources humaines (mais ça n’a pas marché comme je pensais). Entre-temps, je me suis formé à la bibliothérapie afin d’accompagner les gens par le choix de lectures adaptées et aidantes et je viens de lancer une activité d’écrivain-biographe, car c’est ce que je sais faire de mieux : avoir une écoute bienveillante et proposer une écriture passionnante !

Un nouveau projet

Je propose donc de recueillir des témoignages de vie, personnelle ou professionnelle, des récits de voyage ou d’amitié, et j’ai eu l’idée récemment de proposer des “biographies posthumes” : cela consiste à recueillir les témoignages des proches d’une victime d’un accident, d’une crise cardiaque, d’un AVC ou d’un suicide, toute personne partie trop vite et qui n’a pas eu le temps de laisser son témoignage, son emprunte, et ceci afin d’écrire un ouvrage sur cette personne, avec du texte et des photos, voire même des QR-Code renvoyant vers des films en ligne, ou que du texte plus sobrement, selon les préférences de chacun. 

Cette proposition de “Biographies Posthumes” viendrait en complément de ce qui existe déjà en la matière. A savoir des biographies “classiques” dans lesquelles les gens racontent leur vie. Mais cela se différencierait également du travail des “biographes hospitaliers”. Ces derniers vont dans les hôpitaux recueillir les récits des personnes en fin de vie. Et ils publient souvent avant leur décès en ayant au préalable recueillis la parole du défunt. 

Le “biographe posthume” interviendrait après le décès, afin de recueillir les témoignages de ceux qui restent. L’objet de ma démarche est de proposer de réaliser de beaux ouvrages. Comme un hommage, afin de garder un beau souvenir quand on n’a pas eu le temps de le faire avant.

Je n’ai pas eu la présence d’esprit de le faire pour la mère de mes enfants. Et nous manipulons de temps en temps des photos. Photos qui finissent par s’éparpiller dans des albums, au fond des placards, dans les chambres, qui se perdent dans les cartons, etc. Mes souvenirs ont tendances à s’effacer avec le temps, ceux des enfants sont parcellaires… et ce n’est pas très satisfaisant…

Enfin en parallèle, grâce à la bibliothérapie, je peux aider les personne endeuillées en proposant des lectures choisies et adaptées aux défis rencontrés par chacun.

J’espère que cette nouvelle année verra ces projets se concrétiser. Et surtout pour contribuer à apporter un peu de réconfort aux personnes endeuillées.

Merci beaucoup Stéphane pour ce témoignage

Le témoignage de deuil de Stéphane t’inspire ?

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